Ces dernières années, la demande de substrats de culture ou de terreaux a considérablement augmenté. D’une part, il y a l’horticulture professionnelle habituelle, où des exigences strictes sont nécessaires pour obtenir un substrat utilisable. D’autre part, on constate une forte augmentation de l’utilisation des terreaux par les consommateurs. Cette demande en forte augmentation est entre autres le résultat de Covid-19 et des mesures corona prises, par lesquelles la culture à domicile a joué un rôle plus important dans la vie de la population. De ce fait, on a investi davantage dans le jardin et donc dans le terreau. En outre, ces dernières années ont vu un intérêt croissant pour le jardinage urbain, les citadins plantant de la végétation dans de petites zones ou le long des murs. Ces formes de culture de plantes nécessitent également des substrats.
L’approvisionnement en matières premières pour la préparation des substrats n’est pas infini. Le secteur recherche depuis longtemps des matières premières alternatives, susceptibles d’accroître l’offre pour la production de substrats de culture. En plus des matières premières traditionnelles telles que la tourbe et la litière de tourbe, de nouveaux flux sont envisagés. Le compost, la fibre de coco, la fibre de bois et le compost d’écorce viennent compléter la gamme des matières premières. Les résidus de gestion, tels que les coupures de routes, le paillis de bruyère et le compost vert, constituent un ensemble plus récent de matières premières, mais sont utilisés de manière plus limitée en raison de la fluctuation de leur qualité et de leur approvisionnement. Les producteurs de substrats de culture sont soumis à une forte pression pour fournir la quantité nécessaire de terreau rapidement et de manière ciblée, tout en répondant aux exigences de qualité pour servir le segment des professionnels et celui des consommateurs.
L’approvisionnement en matières premières d’outre-mer, telles que les fibres végétales provenant de la noix de coco, du cacao ou de la canne à sucre, offre un complément important, mais dépend fortement des possibilités d’approvisionnement par le transport par conteneurs. Les prix élevés actuels des conteneurs et le récent blocage du canal de Suez soulignent clairement la fragilité de ce système. La disponibilité adéquate de matières premières locales ou terrestres revêt donc une importance considérable pour garantir la sécurité de l’approvisionnement en substrats. Des études ont montré que la demande mondiale de substrats de culture va quadrupler d’ici 2050. En particulier dans les pays émergents, tels que la Chine et l’Inde, la demande de substrats va augmenter de manière significative, ce qui va encore accroître la demande mondiale de matières premières. Cette demande croissante limitera l’offre des producteurs belges et la rendra plus chère. Selon la Fédération belge du terreau (BPF), si elle veut pouvoir proposer à l’avenir des terreaux en quantité suffisante et à un prix acceptable, elle devra mettre les bouchées doubles. En outre, l’expérience des producteurs de terreau sera d’une extrême importance. En effet, ils sont en mesure d’évaluer la qualité des matières premières pour l’usage prévu et de déterminer la composition optimale. Le choix se portera sur une sélection de tourbe ou de tourbe, complétée par du compost vert, du compost d’écorce, de la fibre de bois, de la coco, des résidus de gestion, … selon la disponibilité.
La tourbe est une matière première importante dans la production de terreaux. Elle est extraite dans les zones tourbeuses du monde entier. Les producteurs belges de terreau utilisent principalement de la tourbe provenant de régions de l’UE ou de pays voisins. L’extraction et la fourniture de tourbe sont fortement liées aux conditions météorologiques. Les hivers humides peuvent faire en sorte que l’approvisionnement soit réduit ou retardé. L’utilisation de matières premières alternatives est donc cruciale et deviendra de plus en plus courante. La tourbe et les sources alternatives vont donc de pair. La tourbe d’aujourd’hui est extraite de champs entièrement autorisés, ce qui signifie qu’elle provient de tourbières responsables, qui n’ont pas de valeur ajoutée écologique ou de zones où une reconversion suffisante est possible. Les propriétés de la tourbe et du tourbeux sont telles qu’elles déterminent les propriétés typiques d’un terreau. L’utilisation de la tourbe dans le terreau est dans de nombreux cas indispensable pour permettre de travailler avec des matières premières alternatives. Toutes les matières premières disponibles, y compris la tourbe, sont nécessaires pour répondre à la demande croissante de substrats, selon le BPF.